Les ensembles
- Je n'en peux plus, c'est infernal.... Pourtant je l'aime, elle est l'unique fille avec laquelle j'ai envie de sortir.... Mais là c'est trop. Je laisse tomber.
- Qu'est ce qui s'est passé ? Je la trouve parfaite, Eléna, vous allez bien ensemble.
Kevin soupire. Assis sur le muret de l'école, il dessine du bout du pied des formes sur le sol poussiéreux.
- Raconte...
Mélissa regarde son meilleur ami du coin de l'oeil. Elle sait qu'il ne se confie pas facilement et elle veut qu'il se sente à l'aise. Alors elle n'ajoute rien et attend sans bouger.
- Elle m'étouffe, dit Kevin d'une voix lasse. Elle me surveille tout le temps, elle veut savoir où je vais, avec qui, combien de temps. Elle veut voir mon Gsm. Si une fille me regarde elle s'énerve. Non mais, tu imagines, rien qu'un regard, même pas me parler, juste me regarder et elle croit que je la trompe. Ce n'est plus possible, il faut que ça s'arrête
- Mais tu l'aimes non ?
Mélissa avait bien remarqué que Kevin et Eléna se disputaient de temps en temps et qu'il tirait la tête de plus en plus souvent mais elle n'imaginait pas qu'il vivait un tel cauchemar.
- Oui, je l'aime. Enfin ... je croyais. Je ne sais plus. Elle a changé. Je ne la reconnais pas.
- Il s'est passé quelque chose ?
- Non, rien, je te jure. Je n'ai rien fait qui explique son comportement. Je fais super attention à ne pas parler aux autres filles, je lui ai donné mes mots de passe, je lui dis où je vais, ... Je n'ai rien à me reprocher, je fais tout ce qu'il faut pour la rassurer.
Quelques minutes passent pendant lesquelles Mélissa se rappelle sa rencontre avec Eléna, en seconde. Elle venait d'une autre école parce que sa famille avait déménagé. Très jolie avec ses longs cheveux blonds et ses yeux presque noirs, elle avait quasi provoqué des évanouissements parmi les garçons de la classe. Qu'est-ce qu'elle avait ri en en voyant ses copains la bouche ouverte devant la nouvelle. Eléna avait l'air sûre d'elle, elle communiquait facilement et s'était vite fait des amis dans toute l'école. Elle semblait n'avoir peur de rien. C'est bizarre qu'elle se comporte de cette façon avec Kevin.
- Que vas-tu faire ?
- Je ne sais pas, faut que je lui dise que je n'en peux plus. Elle va penser que je veux sortir avec une autre fille, c'est sûr, elle ne comprendra pas. Elle ne se remet jamais en question, c'est toujours moi le fautif.
- Pourtant je pensais qu'elle était amoureuse de toi. Elle parle de toi tout le temps, elle porte le bracelet que tu lui as offert et le montre à tout le monde. Ca n'a pas de sens.
- Non ça n'a pas de sens ... Elle dit qu'elle m'aime mais elle ne me le prouve jamais.
- Elle a toujours été comme ça ?
- Oh non, au début, c'était parfait, on passait des moments merveilleux ensemble. On allait se balader, on a fait du kayak, de l'escalade, du shopping, ... On a mangé quelques fois au resto. C'était magique. Je n'avais jamais été amoureux à ce point, j'étais sûre que c'était la bonne, qu'on resterait ensemble toute notre vie. On riait de tout, on chantait ensemble, on ne se quittait pas.
- Alors comment cela se fait-il que ça ait changé ?
- Je ne sais pas. Petit à petit elle s'est méfiée, elle a posé des questions, elle a voulu savoir tout ce que je faisais quand on n'était pas ensemble. Au restaurant elle a épié les filles aux autres tables. Elle me regardait avec de la colère dans les yeux quand mon Gsm sonnait.
Kevin soupire à nouveau.
- C'est trop dur ...
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A quelques kilomètres de là, dans la chambre d'une jolie maison de campagne, Eléna prend un nouveau mouchoir et s'essuie le visage.
- Tu te rends compte maman, il a discuté avec cette fille de quatrième, celle qui lui parle en posant sa main sur son bras. Je suis sûre qu'il me trompe avec elle
- Allons, doucement, réponds la mère d'Eléna à caressant les cheveux de sa fille. Kevin t'aime, il ne ferait jamais ça.
- Si, je t'assure, il regarde les autres filles, et puis il reçoit des coups de téléphone aussi. Il me dit que c'est de ses copains mais si ça tombe il y a une fille qui utilise le portable d'un de ses amis. Et puis il faisait quoi hier après l'école ? Il m'a dit qu'il rentrait chez lui. Au lieu de me voir il rentre chez lui, tu t'imagines ? Si ça ce n'est pas la preuve qu'il ne veut plus de moi ...
Depuis une heure, Eléna pleure. Son visage bouffi et ses yeux rouges témoignent des torrents de larmes qui ont dévalé sur ses joues. Elle tient dans sa main gauche la photo de Kevin et de nouveaux sanglots la secouent quand elle la regarde. Sa maman ne l'a pas quittée depuis qu'elle est rentrée de l'école. Quand Eléna a jeté son sac dans l'entrée et couru dans les escaliers, elle a su que quelque chose de sérieux se passait dans la vie de sa fille. Alors elle l'a écoutée, consolée, câlinée. Elle lui a apporté un verre d'eau, lui a proposé une promenade à cheval, mais Eléna a tout refusé.
Elle s'est déshabillée et, en sous-vêtements, a détaillé son corps, lui trouvant des dizaines d'imperfections qui peuvent expliquer que Kevin s'éloigne d'elle. Puis elle a tourné et retourné en boucle dans sa tête toutes les fois où celui qu'elle aime a semblé distant.
- Ca suffit, dit sa maman, tu as assez pleuré. Tu parleras à Kevin demain. Crois-moi, il tient à toi.
Maintenant nous allons descendre, tu vas m'aider à préparer le souper et nous irons porter des œufs à Monsieur Louis. Débarbouille-toi, je t'attends.
Eléna obéit et emmène sa tristesse avec elle.
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- Que se passe-t-il ? Pourquoi y a-t-il une chaise devant le tableau ?
- Et nos bancs ? Qui les a changés de place ?
- Entrez, asseyez-vous où vous voulez, nous remettrons vos bancs à leur place après le cours.
Kevin est déjà assis lorsqu'Eléna pénètre dans la classe. Elle hésite à aller s'asseoir à ses côtés comme d'habitude. Son coeur la pousse à rejoindre celui qu'elle aime mais au dernier moment elle a envie d'aller dans un autre coin de la pièce, son esprit lui a glissé que son amoureux ne l'aime plus. Les autres élèves, inconscient du duel qui se livre en elle ne lui ont laissé que la place près de Kevin et elle s'y installe, sans le regarder.
Il soupire, l'air triste. Elle baisse la tête et fixe le bois du pupitre.
- Qu'est-ce qu'ils ont les amoureux ? demande Charline à Mélissa.
- Rien, t'occupe, répond celle-ci.
Elle n'a pas envie que tout le monde sache ce qui se passe, ça prendrait de trop grandes proportions et Kevin n'a pas besoin de ça, c'est déjà assez difficile pour lui.
- Aujourd'hui, nous recevons Nicolas Passementière, un écrivain spécialiste des relations amicales et amoureuses. Il vient nous présenter son livre « La théorie de l'ensemble ». N'ayez pas peur, je sais que vous étudiez les ensembles en mathématiques mais ce dont Monsieur Passementière va nous parler est différent, leur explique Monsieur Simon, le prof de français.
- Appelez-moi Nicolas, dit l'auteur en souriant. Nous allons passer une heure ensemble à parler de l'amour et de l'amitié. Je me doute que ce n'est pas un sujet facile à aborder quand on est adolescent alors je vous propose de m'écouter. Si vous voulez intervenir ou poser des questions, rien de ce que vous direz ne sera bête ; quand on parle de relations, tout est important.
Elena retient son souffle, elle sent ses larmes monter sous ses paupières. Je dois tenir, se dit-elle, on ne doit pas me voir pleurer. C'est malin que cet écrivain soit venu aujourd'hui.
Kevin, lui, ressent comme un petit espoir. Peut-être que quelque chose dans ce que Monsieur Pass ... Nicolas dira pourra l'aider à retrouver sa relation parfaite avec Elena. Il jette un coup d'œil vers elle. Il aimerait lui tenir la main discrètement sous le bureau, comme avant, ou lui souffler des mots doux qui la feront sourire. Mais il n'ose plus. C'est comme si un mur s'était construit entre elle et lui.
- Puisque vous étudiez les ensembles en mathématiques, vous savez qu'on les dessine comme un cercle. Et que deux ensembles qui se côtoient en forment un troisième. Comme ceci ...
La craie glisse sur le tableau. Nicolas trace un cercle rouge et un cercle blanc. Ils sont si proches qu'une partie de chaque cercle entre dans l'autre.
- En maths, vous appelez cela les ensembles A et B. Moi je vais les nommer autrement : le rouge est l'ensemble Moi, le blanc est l'ensemble Toi. Et la partie des deux ensemble réunis est l'ensemble « Nous ».
Les élèves se regardent, perplexes.
- Où veut-il en venir ? glisse Charline à Mélissa
Mélissa hausse les épaules et lève la main.
- Oui ? Dit Nicolas avec un sourire
- Qu'est-ce que ça a à voir avec l'amour ?
- C'est une excellente question, lui répond-il. Je suppose que parmi vous certain sont déjà tombés amoureux. Puis-je vous demander si c'est votre cas ? Par tomber amoureux je veux dire éprouver un sentiment d'amour pour quelqu'un, même si l'autre ne le sait pas, même si vous n'êtes pas sortis ensemble.
Les élèves hochent la tête, certains avec fierté, d'autres discrètement, d'autres encore gênés.
- Si vous n'avez jamais été amoureux, vous avez des amis ou des amies ?
Quelques « oui » fusent » dans la classe.
- Sachez que l'amitié est une forme d'amour et ce que je vais vous expliquer est valable pour l'amour et pour l'amitié.
Quand vous aimez quelqu'un, vous vous rapprochez de l'autre au point que votre vie et la sienne fusionnent à certains moments, à certains endroits. Par exemple vous passez du temps à parler, vous jouez ensemble, vous allez au restaurant (Le coeur d'Eléna fait des bonds aux souvenirs de tout ce qu'ils partageaient, Kevin et elle). Vous vous trouvez dans l'ensemble « nous » chaque fois que vous faites quelque chose ensemble, que vous communiquez, que vous pensez l'un à l'autre.
Charline interroge spontanément Nicolas :
- Monsieur, quand on s'aime et qu'on se marie, on ne forme plus que l'ensemble nous ?
Elena écoute attentivement. Elle attend qu'il dise oui. Elle saura alors que Kevin ne l'aime pas assez puisqu'il ne fait pas tout en fonction d'elle. Kevin attend lui aussi. Si la réponse est oui, il comprendra qu'il n'aime pas assez Eléna, qu'il n'est pas le bon pour elle.
Nicolas observe les élèves puis décide de leur retourner la question.
- Qu'en pensez-vous ?
Comme personne ne dit mot, il choisit Eléna. Parce qu'il la sent très concernée, il écoute son intuition et lui pose la question.
- A ton avis, un couple qui s'aime est entièrement un ensemble « nous » ? Il n'y a ni « moi » ni « toi » ?
Eléna répond tristement :
- Oui, c'est un ensemble « nous ».
Nicolas espère qu'elle explique son point de vue mais elle n'ajoute rien. Elle a à nouveau baissé les yeux et s'est tassée sur sa chaise. Avant qu'elle ne baisse la tête, il a vu briller une larme.
Il s'adresse alors à Kevin.
- Et toi qu'en dis-tu ?
Mélissa lève la main, elle voudrait détourner l'attention de Nicolas, qu'il laisse Kevin tranquille.
- Attends, dit Nicolas à Mélissa, je suis à toi après.
- Je ne sais pas, dit Kevin en louchant vers Elena. Si on devient uniquement « nous » quand on aime, qu'est-ce qu'il devient, le reste de la vie ?
- Continue, dit Nicolas.
- Oui, dit Kevin en se redressant. Quand on aime, on est quand même soi, on ne fait pas que des choses en fonction de l'autre, pour le couple. On peut être en couple et avoir des activités qu'on aime sans tout partager. Enfin je crois. Mes parents sont comme ça. Ils ont des activités à eux séparément et des activités ensemble, et ils sont heureux. Moi je pensais que c'était normal comme ça, termine-t-il en regardant Eléna.
La tension est palpable. Juste à cet instant la sonnerie de la récréation se met en marche et les élèves quittent leurs bancs pour se diriger vers la porte.
- Attendez, dit Nicolas à Elena et Kevin qui se lèvent les derniers. J'aimerais vous parler, si vous êtes d'accord.
Kevin regarde l'écrivain, puis Elena. Elle a les yeux fixés sur ses chaussures. Alors il décide pour eux deux.
- D'accord, nous restons, n'est-ce pas Elena, ajoute-t-il d'une voix douce.
Elle hoche la tête sans dire un mot.
- Je ne veux pas être indiscret, vous êtes libres de partir quand vous le souhaitez. D'accord ?
La voix de Nicolas est douce, réconfortante.
- Oui, répond Kevin.
Elena triture le bracelet qu'il lui a offert.
- J'ai remarqué que vous aviez une relation un peu compliquée aujourd'hui. Rassurez-vous, personne ne m'en a parlé, ce sont juste vos comportements non-verbaux qui m'ont fait comprendre que vous vivez quelque chose de difficile. Voulez-vous m'en parler ?
Kevin hésite.
- Je vous promets que je n'en parlerai à personne et l'avantage avec moi, c'est que non seulement je peux vous aider mais qu'en plus, dès la leçon terminée, vous ne me reverrez plus jamais. C'est souvent plus facile de parler de choses personnelles avec un inconnu.
- Eléna et moi ...
Kevin ne sait pas comment commencer. Elena le regarde, inquiète. Elle a l'impression que leur histoire d'amour va se terminer là, maintenant, devant cet homme.
- Je l'aime, souffle Kevin.
- Quoi ?
Elena a bondi. Les mots de Kevin l'ont secouée. Son armure tombe.
- Tu m'aimes ? Tu dis que tu m'aimes ? Mais tu parles à Sarah et je vois bien comment elle te regarde.
- Ben oui elle me regarde comme ça et alors, répond Kevin. Je m'en fous de Sarah, je ne veux pas sortir avec une autre fille.
- Et les appels que tu reçois, et les soirs où tu rentres chez toi au lieu de rester avec moi.
Kevin secoue la tête. Nicolas ne bronche pas et les observe.
- Arrête, dit Kevin en levant la main, tu m'étouffes, je n'en peux plus. Tu m'accuses de choses que je ne fais pas, tu veux tout savoir, je ne peux plus vivre en dehors de toi, c'est trop dur.
- Et pourtant je t'aime, ajoute-t-il en la fixant.
Elena pleure.
- Puis-je vous dire une bonne nouvelle ? Demande Nicolas, tout sourire.
Surpris, ils se tournent vers lui.
- Vous êtes amoureux. Vraiment. Et tout peut s'arranger.
- Mais ... Comment ...
- Oui ... comment ajoute Elena
- Kevin, tu vis dans une famille avec un père et une mère qui s'aiment, tu sais donc que quand on aime on reste soi-même et qu'on est à la fois l'ensemble « moi » et l'ensemble « nous ».
- Toi Elena, j'ai l'impression que ton coeur a souffert et que tu as besoin d'être rassurée. Je me trompe ?
Elena secoue la tête. Ses larmes sont de retour et elle se crispe.
Nicolas lui tend une boite de mouchoir et lui parle doucement.
- Tu as peur que Kevin te quitte et, pour sans cesse être rassurée de son amour, tu le surveilles, tu épies ses gestes, tu le veux près de toi tout le temps. Tu voudrais que son ensemble moi n'existe plus.
Elle fait oui de la tête.
- Mais ton attitude provoque l'effet inverse. Kevin se sent étouffé, il ne se sent plus aimé, il sent que tu ne lui fais pas confiance et ça le blesse.
Ils semblent tous les deux retenir leur respiration.
- Vous pouvez vous sortir de cette situation en faisant certaines choses.
Tout d'abord, en vous parlant. En vous racontant vos vies, vos familles, vos blessures, vos peurs. Je sais, c'est difficile de s'ouvrir et de se sentir vulnérables. Mais la vulnérabilité est une des plus grandes forces de votre amour, c'est ce qui va vous lier à un point plus profond. Kevin, Elena va avoir besoin de ta compréhension. Que tu prennes le temps de l'écouter, de lui expliquer ce que tu fais. Mais attention, cela ne veut pas dire de tout raconter, de tout faire en fonction d'elle, pas du tout. C'est simplement être un peu plus patient et compréhensif. Et toi Elena, Kevin a besoin que tu lui laisses son ensemble « je », que tu lui fasses confiance.
- Mais il risque de me quitter un jour.
- Oui, dit Nicolas, et Elena se tend. C'est toujours un risque d'aimer, mais il en vaut tellement la peine, et si vous n'essayez pas vous ne saurez jamais si vous êtes faits pour vivre ensemble 200 ans. Oulà j'exagère, rit-il.
Kevin sourit et Elena se relâche un peu.
La récréation est terminée, les autres élèves reviennent.
- Ca va mieux ? demande Nicolas à Eléna et Kevin.
- Oui, dit Kevin en prenant la main d'Eléna. Peut-on sortir 5 minutes boire un jus de fruits ?
- Bien sûr, répond Nicolas.
Quand ils reviennent, toute la classe est attentive. Nicolas a agrémenté les ensembles dessinés sur le tableau d'une ribambelle d'autres ensembles.
- Vous voyez, vous êtes chacun un ensemble « moi ». Et de nombreux autres ensembles vont croiser le vôtre. Ce seront les ensembles « moi » de vos amis, de vos professeurs, de vos copains de sport ... au final votre ensemble ressemblera à une fleur avec des dizaines de pétales. Chaque jonction avec un pétale est un ensemble « nous ». Mais regardez bien, votre ensemble moi garde toujours le plus grand espace. Parce que vous êtes la personne la plus importante de votre vie. Parce que vous devez penser à vous, même lorsque vous êtes en relation avec quelqu'un. Parce que, même si vous êtes amoureux, vous devez aussi vous aimer, prendre soin de vous, développer vos capacités, vivre vos passions. C'est en prenant soin de votre ensemble « moi » que vous serez heureux dans tous vos ensembles « nous ».
Nicolas regarde sa montre.
- Il est l'heure pour moi de partir. Je vous laisse mon adresse mail. N'hésitez pas à m'écrire si vous voulez qu'on discute. Si vous avez des questions, je vous répondrai. Nicolas leur serre la main, à chacun, puis dit au revoir à Monsieur Simon.
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- On va au parc ?
Elena sourit et glisse sa main dans celle de Kevin.
- Oui.
Dans ce simple mot passe tout l'amour qu'elle ressent, un amour lavé de la peur, un amour qui ne demande qu'à fleurir au soleil.
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Aucun amour n'est suffisant pour combler le vide d'une personne qui ne s'aime pas elle-même. Irène Orce